Revue de presse du 19 janvier 2024
Un moteur de fusée qui s’autoalimente
Des chercheurs écossais ont créé le premier moteur de fusée qui s’autoalimente. Un concept intéressant qui limiterait les débris spatiaux et les besoins en carburant. Pour l’instant les tests ont permis de produire une poussée de 100 Newtons et la fusée est restée stable pendant la phase autophage. Les chercheurs poursuivent leurs travaux pour mettre au point un moteur capable de propulser une fusée spatiale embarquant des nanosatellites.
L’Anthropocène lunaire a déjà commencé
Une étude publiée dans la revue Nature en janvier 224 introduit la notion d’Anthropocène lunaire pour alerter sur les changements non naturels que nous opérons sur la Lune. Alors que la conquête lunaire connaît un regain d’intérêt, ces scientifiques appellent à documenter l’influence humaine sur la Lune, avant que les risques de détérioration de son environnement ne soient trop importants.
https://www.numerama.com/sciences/1608044-la-lune-est-en-danger-cest-a-cause-de-nous.html
Impacts humains sur la Lune. // Source : Nasa / Carrousel Nature Geosciences
Pourquoi un tel regain d’intérêt pour la Lune ?
Dans cet article posté sur The Conversation l’astronome Yaël Nazé retrace les grandes étapes des missions lunaires depuis les années 60 jusque récemment. Au travers de l’évolution des programmes lunaires et de l’arrivée de nouveaux pays dans cette course elle met en exergue les raisons potentielles de ce regain d’intérêt pour notre satellite.
On en sait plus sur les causes de l’explosion du Starship
Le second vol d’essai du Starship, le 18 novembre dernier, s’est terminé par une explosion. D’après Elon Musk le problème ne viendrait pas de la structure en elle-même, mais d’un souci lié à la masse du lanceur au moment de procéder à certaines manœuvres aériennes.
Détail des moteurs du premier étage lors du décollage du 18 novembre 2023. // Source : SpaceX
Trou noir supermassif de M87 : une nouvelle image encore plus précise
En 2017 un certain nombre de radiotélescopes avaient été mobilisés pour obtenir une première image du trou noir supermassif de la galaxie elliptique M87. En 2018 un radiotélescope situé au Groenland vient s’ajouter à cet ensemble et permet de gagner encore en précision. Les membres de l’Event Horizon Telescope (EHT) viennent de publier dans Astronomy & Astrophysics une nouvelle image et les premiers résultats de ce qu’ils ont appris.
La collaboration Event Horizon Telescope a publié de nouvelles images de M87* à partir d'observations prises en avril 2018, un an après les premières observations d'avril 2017. Les nouvelles observations de 2018, qui mettent en vedette la première participation du télescope du Groenland, révèlent un anneau d'émission de la même taille que celui que nous avons trouvé en 2017. Cet anneau brillant entoure une ombre centrale sombre, et la partie la plus brillante de l'anneau en 2018 s'est décalée d'environ 30º par rapport à 2017 pour se situer maintenant à la position 5 heures. © EHT Collaboration
La forme des galaxies primitives révélée par le JWST
A partir des données du JWST portant sur des galaxies primitives (entre 600 millions et 6 milliards d’années), une équipe internationale d’astronomes a pu modéliser une géométrie 3D de ces objets. L’analyse de toutes ces images montrent que ces galaxies avaient plutôt une forme plate ou allongée. Les galaxies en forme de « frisbee » ou de « ballon de volley » arrivent plus tard. L’étude de la relation entre la forme des galaxies et leur apparence contribuera à affiner la projection sur la formation des galaxies.
Des exemples de galaxies lointaines capturées par le télescope spatial James-Webb dans le cadre de la Cosmic Evolution Early Release Science (CEERS) Survey. © Nasa, ESA, CSA, STScI, Steve Finkelstein (UT Austin), Micaela Bagley (UT Austin), Rebecca Larson (UT Austin)
Théories de la formation des étoiles doubles à quintuples vérifiées par Alma
Dans notre Voie Lactée les systèmes multiples d’étoiles comprenant des objets massifs (binaires, triples ou plus…) sont assez répandus. La théorie prédisait que d’énormes nuages de matières ont tendance à s’effondrer et à former de multiples systèmes d’étoiles massives. Dans 80 % des cas d’observation d’étoiles plus massives que notre Soleil, ces dernières appartiennent à des systèmes multiples. La question clé était de savoir si elles sont nées en tant que multiples ou si elles naissent seules et se rapprochent au fil du temps. De récentes observations réalisées avec Alma viennent vérifier la théorie.
Image en fausses couleurs de la région de formation d'étoiles massives G333.23–0.06 à partir de données obtenues avec l'observatoire radio Alma. Le nord est à gauche. Les encadrés montrent les régions dans lesquelles Li et al. ont pu détecter plusieurs systèmes de protoétoiles. Les symboles d'étoiles indiquent l'emplacement de chaque étoile nouvellement formée. L’image couvre une région de 0,62 sur 0,78 année-lumière (qui, dans le ciel, ne couvre que 7,5 fois 9,5 secondes d’arc). À titre de comparaison, si vous regardez le ciel avec un pouce tendu, l'angle de vue est d'environ deux degrés. Un degré correspond à 3 600 secondes d'arc. © S. Li, MPIA, J. Neidel, Département Graphique MPIA ; données : Observatoire Alma