Canalblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'astrophoto facile

Le ciel profond

 

En CP, les objets sont généralement peu lumineux donc difficiles à trouver et à cadrer. Bien souvent, on ne voit rien dans le viseur d'un APN ni même sur l’écran LiveView ; il faut faire le cadrage par rapport aux étoiles visibles. Les caméras sont plus sensibles et permettent de distinguer l'objet avec le gain poussé au maximum. Les temps de pose élevés impliquent une bonne mise en station, de l’autoguidage si possible et l’absence de vibrations dues au vent ou aux déplacements près du trépied.

 

En présence de pollution lumineuse j’utilise le filtre UHC qui retarde la montée du fond de ciel, au prix d’une perte de luminosité d'environ 2 diaphs sur les étoiles. Sur les nébuleuses en émission comportant des nuages d'hydrogène ionisé, un filtre Halpha – OIII est encore plus efficace ; de plus, il augmente la profondeur et le contraste entre les différents composants (voir l’article sur les filtres). 

 

M33 galaxie du Triangle

M33 galaxie du Triangle

 

Il faut affiner les réglages de cadrage et de mise au point sur des images test à ISO ou gain maximum avant de lancer une séquence de plusieurs dizaines de minutes, voire plusieurs heures.

 

Avec les capteurs CMOS, la durée d'exposition optimale est celle qui place le niveau de fond de ciel juste au dessus du bruit de lecture. On mesure ce niveau en ouvrant l'image dans SIRIL (paramètre sigma mesuré par l'outil "statistiques" sur une zone exempte d'étoiles), à comparer avec le niveau de bruit d'un offset ; sigma augmente comme la racine carrée du temps de pose. Un rapport 2 à 3 suffit : il sera rapidement atteint en présence de pollution lumineuse (< 1 mn avec un APN sur un tube ouvert à F5, <20s avec une caméra non refroidie), auquel cas il faudra privilégier le nombre de poses pour augmenter le rapport signal/bruit. Avec un ciel très noir ou avec un filtre sélectif, on a intérêt à exposer plus longtemps ce qui peut rendre l'autoguidage nécessaire.

 

L’histogramme montre un pic, c’est le fond de ciel (plus ou moins étroit en fonction du niveau de bruit).

 

Histogramme

 

Idéalement, le pic doit se trouver entre le quart et le tiers de l’histogramme pour préserver la dynamique ; il faut veiller à ne pas avoir de saturation des hautes et basses lumières aux deux extrémités de la courbe (celle-ci doit être proche de 0). Certaines nébuleuses avec de forts écarts de luminosité comme M42 nécessitent la réalisation de 2 ou 3 séries de vues avec des temps de poses différents.

 

Si les conditions sont froides et humides, je recouvre l’APN, la caméra de guidage, les boitiers Synscan avec des sacs en plastique pour éviter le ruissellement. La couverture chauffante est impérative autour de la lentille frontale de la lunette ; comme l’APN chauffe un peu, c’est moins utile sur un objectif photo muni de son pare-soleil sauf en cas de forte humidité ou de pointage très vertical. Attention au déréglage possible de la MAP en installant cette couverture. Le télescope de Newton est moins sensible à la rosée car le miroir principal est au fond du tube. Il est bon cependant de prévoir un sèche-cheveux 12V au cas où…

 

Après la séquence, je réalise une série de darks : au moins la moitié du nombre de prises de vue, avec les mêmes réglages.

 

M8 Nébuleuse du lagon

 M8 Nébuleuse du lagon

Publicité
Publicité
L'astrophoto facile
  • Dans ce blog je partage mon expérience d'astrophotographe amateur pour aider les néophytes à se lancer : choix du matériel, mise en oeuvre, objets célestes à observer, galerie de photos commentées.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Catégories principales
Archives
Phase de la Lune
La Lune
Publicité