Revue de presse du 19 avril 2024
La fin des fusées Delta
Le programme Delta a commencé à la fin des années 1950. Le premier satellite sera lancé 10 ans plus tard. Les fusées Delta ont déployé bon nombre de satellites de communication, ainsi que la première génération de satellites GPS. La NASA les a utilisé pour envoyer ses premiers rovers sur Mars. Connu pour s’enflammer au décollage ce type de lanceur va être remplacé par des fusée Vulcan moins chère et plus performante. Le 9 avril le lanceur Delta IV Heavy s’est élancé pour son dernier vol.
Retour des échantillons martiens : la NASA revoit ses plans
Suite au rapport d’experts sur la mission Mars Sample Return, la NASA revoit ses plans. L’objectif est de réduire la complexité, améliorer la résilience et surtout contenir le budget. Pour répondre à ses enjeux et défis l’agence spatiale américaine lance un appel à la communauté scientifique et à l’industrie pour concevoir une mission de retour des échantillons novatrice basée sur des technologies éprouvées.
Le nouveau scénario de la mission de retour d'échantillons martiens résumé en une image. On note l'abandon du Fetch rover de l'ESA (et la plateforme d'atterrissage qui lui était associé) et l'arrivée d'hélicoptères martiens ! © Nasa, JPL
Des résultats inattendus ressortent de l’analyse de l’explosion cosmique la plus puissante observée
Une équipe d’astronomes vient de publier dans Nature Astronomy les résultats de leur étude concernant le sursaut gamma GRB221009 A. Cette explosion cosmique a été étudiée dans un très large spectre de longueurs d’ondes allant des rayons gamma aux ondes radio. L’analyse des données captées par James Webb Telescop révèle que la supernova à l’origine de ce phénomène était somme toute assez ordinaire. L’intensité du GRB tient au fait que le rayonnement gamma était presque directement tourné vers la Terre. Les scientifiques ont cherché à enrichir leur compréhension de la synthèse des éléments lourds comme l’or et la platine. Les résultats là encore sont assez surprenants.
Accéléré de GRB 221009A (observé dans l’infrarouge), sur plusieurs jours. © NASA/Swift/A. Beardmore, University of Leicester
Pollution spatiale : l’utilisation des graphes au service de la surveillance de l’orbite basse
Avec la multiplication des acteurs ainsi que la miniaturisation des technologies associée à la réduction des coûts, la course vers l’espace s’est accélérée. Aujourd’hui l’orbite basse est lourdement encombrée par une multitude de débris. Et si aucunes mesures significatives ne sont prises, les activités humaines et satellitaires seraient alors gravement compromises. La gestion de cette pollution est devenue une priorité pour la communauté spatiale. Diverses initiatives ont vu le jour pour rendre l’orbite basse plus sûre. Parmi elles, Privateer Space qui développe une base de données de graphes. Cette technologie d’aide à la décision traite une grande quantité de données et analyse les liens entre les objets.
La Chine prépare son retour sur la Lune
La Chine a prévu un retour d’échantillons de la face cachée de la Lune en 2024. En parallèle elle prépare son retour sur l’astre sélène. Avec le lancement du satellite Queqiao – 2 la Chine se dote d’une véritable plateforme de communication pour les futures missions d’exploration lunaire.
Tianwen 2 : l’ambitieuse mission chinoise de retour d’échantillons de l’astéroïde Kamo’oalewa
Ce compagnon de notre planète évolue sur une orbite en résonnance de moyen mouvement 1 : 1. En raison de la taille de l’astéroïde et de sa vitesse de rotation, le retour d’échantillons présente des défis technologiques majeurs. La mission revêt par ailleurs un fort intérêt scientifique, et notamment un lien possible avec le cratère lunaire Giordano Bruno.
Image du cratère Giordano Bruno, de 22 kilomètres de diamètre, produite par la mission Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la Nasa. © Nasa, LROC team
Exploration lunaire : la NASA innove
Le Jet Propulsion Laboratory (JPL) a terminé l’assemblage de trois rovers pour explorer de façon plus autonome la Lune. L’objectif est de ne plus avoir systématiquement besoin de commandes depuis le centre de contrôle terrestre, et de faire fonctionner les rovers de façon synchronisée.
Test des trois rovers à rouler ensemble. © Nasa, JPL-Caltech
Le volcanisme de Io remonterait aux débuts du Système solaire
Une équipe de planétologues est parvenue à dater le début de l’activité volcanique de Io, un des satellites galiléens de Jupiter. Au moyen du réseau de radiotélescopes Alma les scientifiques ont pu détecter dans l’atmosphère de Io des signatures spectrales des transitions quantiques de rotation de molécules de soufre et de chlore. Ils ont également pu en estimer l’abondance pour leurs isotopes. En appliquant ensuite des modèles cosmochimiques à l’histoire de Io prédisant la présence de ces isotopes, les planétologues sont arrivés à la conclusion que Io a été volcaniquement active tout au long des 4.5 milliards d’années de l’histoire du Système solaire. Un résultat d’autant plus intéressant que l’on pense que le volcanisme de Io ne serait pas uniquement le produit des forces de marée de Jupiter mais aussi des forces de gravitation d’Europe et Ganymède.