Préparer une soirée

Sortir les jumelles ou son télescope et se promener au hasard parmi les étoiles a son charme ; cependant, pour ne pas rater les objets intéressants à observer en fonction de la saison il faut préparer la soirée dès qu’une fenêtre météo se présente.

Cela consiste à établir une liste de 3 à 5 objets au maximum ; la présence de la Lune est déterminante : entre 6 jours avant et 5 jours après la pleine Lune, il faudra se contenter d’objets très lumineux comme les planètes, les étoiles doubles, les amas… ou la Lune elle-même, notamment la limite de la zone éclairée appelée terminateur où la lumière rasante souligne bien les reliefs. D’autre part sous nos latitudes pour les objets du ciel profond, il faut attendre au minimum 1h après le coucher du soleil (1h30 à 2h en été) afin d'avoir un ciel suffisamment noir. 

Le double amas de Persée

Enfin la météo a son importance dans le choix des images qui seront réalisées. Pour le planétaire, le facteur le plus déterminant est la stabilité de l'atmosphère (seeing). La transparence du ciel compte également ; par ailleurs, une fine couche nuageuse en altitude éclairée par la lumière des villes produit un fond de ciel rougeâtre qui réduit le contraste sur les objets diffus. Photographier les galaxies exige une très bonne qualité de ciel car on ne peut utiliser de filtre sélectif.

Un bon seeing est favorisé par la présence d'un faible courant-jet en altitude, une situation anticyclonique, une inversion atmosphérique (souvent vue en automne ou au printemps). J’utilise le site https://www.meteoblue.com/fr/meteo/outdoorsports/seeing qui fournit une prévision très détaillée à 7 jours de la nébulosité, des vents en altitude, de la température et de l’humidité. Par ailleurs, le site https://www.skippysky.com.au/Europe/ fournit des cartes de la nébulosité et des vents en altitude.

La comète C2020_F3 Neowise en juillet 2020

Les éphémérides publiées chaque mois fournissent des informations sur les phénomènes remarquables (conjonctions, éclipses, comètes…) et sur les objets se situant dans leur meilleure période d’observation. On peut citer la revue Ciel & Espace, le site Skymaps.com - monthly sky map, les pages de Gilbert Javaux P.G.J. - utilitaires et éphémérides et le Guide du ciel Bresser très utile pour l’astrophotographie.

Une carte du ciel tournante ou un logiciel comme Stellarium indiquent les constellations visibles et leurs heures de lever/coucher à la date considérée. Les atlas ou des sites comme celui d’Alain Gérard http://www.astrosurf.com/agerard/index.html fournissent les principaux objets accessibles dans chaque constellation, avec leurs caractéristiques. Il faut grouper les objets à observer de part et d'autre du méridien ; on visera en premier les objets le plus à l’ouest, avant qu’ils ne disparaissent sous l’horizon. En pratique j’évite de pointer des objets à moins de 20° au-dessus de l’horizon pour limiter les effets de la turbulence atmosphérique et de la nébulosité. Dans l'hémisphère Nord, la hauteur est maximale quand l’objet passe le méridien Sud du lieu (et inversement).

J’ai répertorié dans un fichier Excel une centaine d’objets du ciel profond avec leur taille et leur magnitude, ainsi que la meilleure période d’observation : Liste_objets. On peut également utiliser un logiciel préparateur de soirée comme Astrogenerator sur PC.

Une fois les objets sélectionnés, je réalise des cartes de détail avec le logiciel COELIX pour faciliter la recherche finale et le choix d’une étoile guide à proximité. Je charge une version des images colorées en rouge dans une tablette qui sera utilisée au pied de l’instrument.

Enfin, je récupère des informations et des photos sur Wikipedia concernant les objets ainsi que des conseils pour la prise de vue sur les pages d’astrophotographes ; cela permet de déterminer le cadrage, le temps de pose et les filtres à utiliser.

Je prépare une fiche d’observation pour chaque objet qui facilitera ensuite l’exploitation :