Revue de presse du 14 octobre 2022

JWST : Quand les scientifiques s’emballent

Bien qu’il soit doté d’instruments d’une précision jusqu’à présent inégalée, le JWST n’est pas exempt de défauts. Et au début cela est normal, car les instruments ne sont pas encore tous, complètement calibrés. En effet les réglages évoluent avec la mise en orbite du télescope ; il est donc nécessaire d’attendre avant de pouvoir vraiment exploiter les données. Un certain nombre de prépublications (non encore diffusées par les revues scientifiques) sont apparues très rapidement sur le serveur ArXiv. Or un certain nombre vont devoir être sérieusement révisées avant d’être validées, car les données sont incorrectes. Cela montre l’importance de la méthode scientifique et du système de relecture par les pairs.

Zoom sur GLASS-z13, la galaxie lointaine que James Webb aurait permis de détecter. // Source : NASA/CSA/ESA/STScl

https://www.numerama.com/sciences/1138574-des-scientifiques-exaltes-par-james-webb-se-sont-un-peu-emballes-avec-ses-donnees.html

Faire pousser des plantes sur la Lune d’ici 2025

La start-up australienne LunariaOne et trois universités australiennes s’associent autour d’un ambitieux projet : faire pousser des plantes sur la Lune. Notre satellite est un terrain d’essai idéal pour tester la mise au point de développement de plantes dans un univers hostile.  La première étape du projet consiste à déterminer si les plantes peuvent tolérer et prospérer sur la surface lunaire. L’ambition est à terme de pouvoir cultiver des plantes pour la production de nourriture et d’oxygène, indispensables à la vie humaine. Ce projet répond également à des préoccupations de résilience des végétaux sur Terre dans un contexte de réchauffement climatique.

photo : LumariaOne

https://trustmyscience.com/cultiver-durablement-plantes-sur-lune-2025/

Mars : la mission Magalyaan de l’Inde est terminée

L’agence spatiale Indienne vient de déclarer terminée la première mission en orbite autour de Mars. D’une durée initiale de six mois, celle-ci aura duré finalement huit ans. En 2014 l’Inde réussissait l’exploit de mettre sur orbite autour de Mars une sonde à la première tentative avec un budget assez faible. Si la mission a connu quelques difficultés et a dû revoir ses objectifs scientifiques, elle constitue néanmoins un succès pour l’Inde.

Détails de MARS par MOM (crédit ISRO)

https://reves-d-espace.com/la-mission-mangalyaan-inde-autour-de-mars-est-terminee/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=la-mission-mangalyaan-inde-autour-de-mars-est-terminee

Succès complet pour la mission DART 

Il y a deux semaines de cela la mission DART envoyait un vaisseau spatial s’écraser sur un astéroïde pour ajuster son orbite. L’objectif était de tester la validité d’une stratégie de protection de la Terre des objets géocroiseurs pouvant menacer notre planète. Depuis la collision, les astronomes utilisent les télescopes terrestres pour mesurer précisément la déviation de trajectoire de l’astéroïde. Le résultat est bien plus important qu’espéré. Les chercheurs de la mission DART vont maintenant se focaliser sur la mesure de l’efficacité du transfert de quantité de mouvement à partir de la collision avec la cible. A cet effet une mesure des éjectats est nécessaire. Le télescope spatial Hubble fournit des images cruciales de ces débris que les astronomes suivent au fil du temps. Nancy Chabot, responsable de la coordination DART du John Hopkins Applied Physics Laboratory, souligne « DART nous a fourni des données fascinantes sur les propriétés des astéroïdes et l’efficacité d’un impacteur cinétique en tant que technologie de défense planétaire. L’équipe DART continue de travailler sur ce riche ensemble de données pour bien comprendre ce premier test de défense planétaire de déviation d’astéroïdes ».

Photo : vue latérale des débris deux jours après l’impact entre le vaisseau et Dimorphos, formant une queue en forme de comète. | CTIO/NOIRLab/SOAR/NSF/AURA/T. Kareta (Observatoire Lowell), M. Knight (US Naval Academy)

https://trustmyscience.com/mission-dart-reussi-deviation-asteroide-dimorphos-32min/

L’exploration des limites du système solaire révèle d’étranges ondulations

Lancé en 2008 l’Interstellar Boundary Explorer, un satellite de la NASA, orbite autour de la Terre dans l’objectif de cartographier la frontière séparant le système solaire du milieu interstellaire, soit l’héliopause. Il capture et analyse une classe particulière de particules appelées « atomes neutres énergétiques » ou ENA, qui se forment là où le milieu interstellaire et le vent solaire se rencontrent. Si la plupart des atomes sont catapultés dans l’espace lointain, certains d’entre eux refluent vers le centre du système solaire. Une fois la force du vent solaire prise en compte, ces particules peuvent être utilisées pour cartographier la forme de la frontière. Fin 2014,  la pression dynamique du vent solaire a augmenté d’environ 50 % sur une période de six mois, provoquant une augmentation du flux d’atomes. Une équipe de scientifiques a alors analysé l’événement. Ils ont ainsi découvert d’immenses structures d’ondulation à l’échelle de dizaine d’unités astronomiques.

Photo : CC NASA

https://trustmyscience.com/satellite-nasa-explore-limites-systeme-solaire/

Un jet de matière « flashé » proche de la vitesse de la lumière !

En août 2017 les astronomes du monde entier ont pu observer la fusion d’un système binaire d’étoiles à neutrons. Cet événement, nommé GW1708171, fut la première détection combinée d’ondes gravitationnelles et de rayonnements gamma provenant de la fusion d’étoiles à neutrons. 70 observatoires mondiaux, terrestres et spatiaux, ont étudié les conséquences de l’événement sur une large bande du spectre électromagnétique. Les premières analyses du phénomène viennent de paraître dans la revue Nature. Les scientifiques ont ainsi pu reconstituer le scénario ; le site de l’explosion se situe dans la galaxie NGC 4993 à 41 mégaparsecs de la Terre. Les deux étoiles à neutrons se sont effondrées en un trou noir qui a attiré de la matière à lui. Le disque d’accrétion ainsi formé, en rotation rapide, a généré des jets se déplaçant vers l’extérieur à partir des pôles. Les mesures du jet ultra rapide, suivi par les astronomes, révèlent qu’il se déplaçait au moins à 99,97% de la vitesse de la lumière lors de son émission. Ces résultats renforcent le lien présumé entre les fusions d’étoiles à neutrons et les sursauts gamma (GRB) de courte durée. Ces travaux montrent que cette collision était bien à l’origine du jet relativiste typique des GRB. Ils ouvrent aussi la voie à des études plus précises des fusions d’étoiles à neutrons. Les scientifiques espèrent collecter suffisamment de données à l’avenir sur les jets relativistes pour déterminer plus précisément le taux d’expansion de l’Univers.

Photo :Vue d’artiste de deux étoiles à neutrons entrant en collision. | Elizabeth Wheatley/STScI

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Il y a 2,5 milliards d’années la Terre et la Lune étaient beaucoup plus proches

L’étude de couches sédimentaires, datant de 2,5 milliards d’années, a permis à des chercheurs des universités d’Utrecht et de Genève de déduire des informations sur l’évolution de la distance Terre Lune. Leurs travaux révèlent une distance de 60 000 km inférieure à celle mesurée aujourd'hui. Et de fait, la rotation de la Terre était beaucoup plus rapide.

Les alternances, interprétées comme un signal du cycle de précession de la Terre, aident les chercheurs à estimer la distance entre la Terre et la Lune il y a 2,46 milliards d'années. © Frits Hilgen

https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/lune-lune-eloigne-progressivement-terre-depuis-25-milliards-annees-101250/