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L'astrophoto facile
1 août 2023

Le ciel du mois : août 2023

Evénements

Animées par l’AFA et les clubs d’astronomie, les nuits des étoiles sont programmées cette année les 11 et 12 août sur le thème des poussières célestes. Chacun peut venir en famille observer le ciel et écouter les explications fournies par les membres des clubs d'astronomie locaux.

Nuits des étoiles 2023

 

L’agence spatiale russe reprend ses vols vers la Lune, interrompus depuis 1976. Une fusée Soyouz lancera la sonde Luna 25 le 11 août depuis le nouveau cosmodrome Vostotchny en Sibérie orientale. L’atterrissage près du pôle sud de la Lune est prévu le 21 août ; la sonde qui pèse près de 800 kg aura pour mission, pendant un an au moins, de prélever des échantillons du sol et de mener des recherches scientifiques. L'atterrisseur lunaire indien Chandrayaan-3 lancé en juillet devrait se poser dans un cratère du pôle sud également vers le 23 août.

 

Le 17 août, un lanceur SpaceX/Falcon 9 doit emmener quatre astronautes (un américain, un européen, un japonais et un russe) vers l’ISS à bord d’un vaisseau Crew Dragon pour la mission Crew 7. L’équipage précédent reviendra sur Terre quelques jours après.

 

Une fusée H2A doit lancer le satellite d’observation X-Ray Imaging and Spectroscopy Mission (XRISM) le 25 août depuis le centre de Tanegashima. Il s'agit d'un projet conjoint entre l'Agence japonaise d'exploration aérospatiale et la NASA pour remplacer le télescope à rayons X Hitomi, qui est tombé en panne environ un mois après son lancement en 2016. XRISM effectuera des observations spectroscopiques haute résolution du vent de plasma qui se propage à travers l'univers. La mission Smart Lander for Investigating Moon, ou SLIM, de la JAXA volera en passager lors de ce lancement, se dirigeant vers la Lune pour tester la technologie d'atterrissage de précision.

 

Ephémérides

Lune aout 2023

Saturne est la star du mois, visible toute la nuit dans la constellation du Verseau, avec un diamètre maximum de 19’’ (44’’ avec les anneaux) lors du passage à l’opposition le 27 août. La distance avec la Terre est alors minimale mais la lumière met encore 1h et 13 mn à nous parvenir. La planète culmine à 36° au-dessus de l’horizon vers 2h. On notera que les anneaux se referment, nous les verrons par la tranche en 2025 quand la Terre passera dans le plan équatorial de Saturne. Jupiter se lève vers minuit et brille haut dans le ciel au sud en fin de nuit ; Uranus suit à 9° derrière la planète géante.

Vénus réapparaît à l’est le matin en fin de mois, avec un fin croissant inversé par rapport à celui observé jusqu’à fin juillet. Mercure et Mars ne sont pas observables.

Les Perséides désignent un essaim de météores remarquable, constitué de poussières issues de la comète 109P Swift-Tuttle découverte en 1862 par deux astronomes américains. La comète revient couper l'orbite de la Terre tous les 133,3 ans, laissant un sillage de débris ; le dernier passage de l'astre au périhélie a été observé en 1992. Cette pluie d’étoiles filantes est la plus intense de l’année, elle atteindra son maximum dans la nuit du 12 au 13 août. La Lune dans ses derniers jours ne gênera l’observation.

La comète C/2021 T4 (Lemmon) est une comète de longue période découverte par l'Observatoire du mont Lemmon le 7 octobre 2021. Celle-ci est passée au périhélie le 31 juillet à une distance solaire de 1,48 UA puis s’éloigne de nous à présent ; sa magnitude décroît de 8 vers 10 au cours du mois. Elle est visible assez bas sur l’horizon au sud-ouest en début de nuit.

La comète C/2023 E1 (ATLAS) découverte le 1er mars dernier passera au plus près de la Terre à 0,34 UA le 18 août, sa magnitude maximum sera aussi voisine de 9. En revanche, se trouvant bien haut dans le ciel entre les constellations de Céphée et du Cygne, elle sera plus facile à observer. Sa période est de 85 ans, il est surprenant qu’elle n’ait pas été détectée lors des passages précédents ; elle sera certainement reclassée en comète périodique (voir la page dédiée).

Ci-dessous la position de la comète chaque jour à 23h CEST, tracée avec Stellarium

C_2023 E1 ATLAS Stellarium

 La comète photographiée le 8 août pendant 40 mn ; il n'y a plus de queue visible.

C2023 E1 ATLAS 08_08_2023

 

Observation / les objets du mois

Le mois d’août offre de belles nuits d’observation avec une voie lactée presque verticale au sud, ce qui permet des photos spectaculaires au grand angle avec un premier plan bien choisi.

Crédit : studioart-photographe.fr

Voie lactée

 

La plupart des nébuleuses mentionnées au mois de juillet sont toujours observables, notamment celles de Céphée et du Cygne très haut dans le ciel.

La nébuleuse obscure du requin LDN1235 s'étend sur environ 15 AL dans la constellation de Céphée, à 650 AL. Les nuages de poussières sont issus des étoiles les plus froides en fin de vie, de couleur orange-rouge ; ils sont sculptés par le rayonnement intense et le vent stellaire des jeunes étoiles brillantes à proximité.

LDN1235 Nébuleuse du requin

 

La rose de Valentine SH2-174 entre Céphée et l’étoile Polaire est une nébuleuse planétaire assez particulière, découverte par Stewart Sharpless. Les nuages d’hydrogène (rouges) et d’oxygène (bleus-verts) ionisés se sont déplacés à des vitesses différentes depuis l’étoile qui a donné naissance à la nébuleuse, dont il reste une naine blanche visible au centre de la zone bleue. L’ensemble est à 1000 AL de notre système, son diamètre apparent est de 16 minutes d’arc (soit un diamètre réel de 4,6 AL).

Photo Kitt Peak National Observatory (Arizona)

 SH2-174 Kitt Peak observatory

 

L’étoile double Delta Cephei est intéressante à plusieurs titres. 

Delta Cephei étoile double

C’est un couple d’étoiles jaune et bleue à 890 AL, séparées de 0,2 AL (41 secondes d’arc) : elles sont donc liées par la gravitation. En fait, chaque composante est une double spectroscopique ce qui en fait un système quadruple.

Delta Cephei A est une étoile variable pulsante de type céphéide classique. La magnitude apparente varie de 3,6 à 4,3 de manière très régulière avec une période de 5,4 jours. Pour ces étoiles de masse comprise entre 4 et 20 fois celle du Soleil, il existe une relation entre la luminosité (la magnitude absolue) et la période de pulsation : en comparant avec la magnitude apparente, on en déduit la distance ce qui donne à ce type d’étoile le nom de chandelle standard. Cette découverte due à Henrietta Swan Leavitt vers 1910 a permis de mesurer les distances des objets dans notre galaxie et dans les galaxies proches, ce qui a transformé notre compréhension de l’univers.

 Delta_Cephei_luminosité

 

A mi-distance entre Cassiopée et Céphée nous pouvons observer la nébuleuse de la bulle NGC7635 découverte en 1787 par William Herschel. Il s’agit d’un nuage de gaz en expansion presque sphérique issu d’une jeune étoile très chaude de magnitude 8,7 dont la masse est estimée à 40 fois celle du Soleil. Ce nuage est entouré par une région d’hydrogène ionisé, à 10 000 AL de notre système.

 NGC7635 Nébuleuse de la bulle

 

Petite nébuleuse en émission entre le Cygne et Céphée, la nébuleuse du cocon IC5146 a un diamètre apparent de 12 minutes d’arc, soit 15 AL à une distance de 3500 AL. Ce n’est pas une nébuleuse planétaire, mais une bulle d’hydrogène ionisé à l’extrémité d’un long nuage de poussières qui donne naissance à de nouvelles étoiles. L’étoile centrale de l’amas est de magnitude 10.

IC5146 Nébuleuse du cocon

 

Situé à 4° de la nébuleuse M27 « Dumbell » dans la même constellation du Petit Renard, NGC6820 est une nébuleuse en émission associée à l’amas ouvert NGC6823, découverte par l'astronome allemand Albert Marth en 1864. Située à 6000 AL, ses nuages de gaz et de poussières sont sculptés par le rayonnement des jeunes étoiles nées dans la nébuleuse. Le pilier principal a une longueur apparente de 5 minutes d’arc, soit 9 AL : davantage que la distance du Soleil à l’étoile Sirius !

NGC6820 Nébuleuse du Petit Renard

 

NGC7331 est une galaxie spirale située à environ 42 millions d’AL au-dessus du carré de Pégase, découverte par William Herschel en 1784. Elle fait partie du « groupe Deer Lick » qui comprend 4 autres galaxies beaucoup plus distantes (entre 300 et 350 millions d’AL). Ce nom inhabituel ("la mare aux cerfs") a été donné en 1980 par l'astrophotographe amateur Tom Laurenzin qui observait cet ensemble à travers le "Deer Lick gap" dans les montagnes de Caroline du Nord. 

NGC7331 groupe Deer Lick

 

Un demi-degré à l’ouest nous pouvons observer le quintet de Stephan, découvert par l'astronome français Edouard Stéphan en 1878. C'est un groupe resserré de 5 galaxies (NGC7317 à 7320) dont 4 sont en interaction proche autour de 300 millions d’AL et fusionneront à terme. La cinquième (NGC7320 en bas à gauche sur la photo) est beaucoup plus proche à 40 millions d'AL et semble plutôt liée à NGC7331. La magnitude des objets est faible (14) et demande un instrument d’un bon diamètre, ainsi qu’un ciel très pur. Le diamètre apparent du groupe est de 5 minutes d’arc.

Photo Nasa / James Webb telescope

JWT Quintet Stephan _ NASA

 

Trois petites nébuleuses planétaires (entre 1 et 2 minutes d’arc) découvertes par l’astronome britannique William Herschel entre 1784 et 1788 sont observables en août avec un instrument à grande focale, et par ciel bien clair sans turbulence. Un filtre Ha + OIII est conseillé pour la photographie.

NGC7008 nébuleuse du fœtus  (Cygne)

Photo Bob & Janice Fera

 NGC7008 Bob et Janice Fera

 

NGC6905 nébuleuse de l’éclair bleu dans la constellation du Dauphin

Photo Lukasz Sujka

 NGC6905 Lukasjz Sujka

 

NGC6781 nébuleuse de la Lune fantôme dans la constellation de l’Aigle

Crédit : observatoire ESO/La Silla (Chili)

 NGC6781 ESO obs La Silla Chili

 

La galaxie de Barnard NGC6822 est une galaxie irrégulière barrée du Groupe local située à environ 1,6 million d'AL de la Voie lactée dans la constellation du Sagittaire. Découverte en 1881 par l’astronome américain Edward Emerson Barnard, c'est l'une des galaxies les plus proches de la nôtre en dehors des galaxies naines « satellites ». Sa composition et sa morphologie sont semblables à celle du Petit Nuage de Magellan, son diamètre de 7000 AL est également voisin. Elle contient 10 millions d'étoiles environ, dont la majorité sont des étoiles jeunes.

Crédit : ESO/Observatoire de la Silla (Chili)

 NGC6822 galaxie de Barnard ESO obs La Silla Chili

 

Plusieurs amas remarquables sont à signaler dans la constellation du Scorpion, donc visibles seulement en été sous nos latitudes.

L’amas du crabe M4 est facile à trouver, 1,4° à l’ouest de la géante rouge Antares. Distant de 7200 AL, c’est l’amas globulaire le plus proche de la Terre ; son diamètre vaut 25 minutes d’arc.

Source : Wikipedia

 M4 amas du crabe

 

L’amas du papillon M6 est un amas ouvert de même diamètre apparent, contenant une centaine d’étoiles à 1600 AL. La plupart sont des étoiles bleues mais la plus brillante BM Scorpii est une géante orange de magnitude variable entre 6,8 et 8,7.

Source : Wikipedia

M7 amas de Ptolémée

 

Enfin l’amas de Ptolémée M7 visible à l’œil nu était connu des grecs anciens. C’est une concentration d’étoiles sur un peu plus d’1° carré, bas sur l’horizon dans le nuage de la Voie Lactée.

Photo N. A. Sharp

 M6 amas du papillon

 

Bon ciel à tous !

 

Sauf mention contraire, les photos de cet article ont été réalisées par l'auteur. Retrouvez-les dans la galerie, avec les paramètres de prise de vue et un commentaire.

 

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