Revue de presse du 24 février 2023
Une nouvelle sonde pour explorer les confins du système solaire
Pour comprendre le rôle et les interactions du vent solaire avec les planètes, la NASA va lancer la construction d’une nouvelle sonde : Interstellar Mapping and Acceleration Probe (IMAP). Elle sera équipée de dix instruments scientifiques afin de cartographier et d’étudier la composition du milieu interstellaire proche de notre Système. Le lancement est prévu pour 2025.
Depuis le point de Lagange L1 Terre-Soleil, Imap fournira des observations in situ permettant des prédictions de météo spatiale en temps réel. © Nasa/Johns Hopkins APL/Princeton University
Deuxième anniversaire sur Mars pour Perseverance et Ingenuity !
Le 18 février 2021 Perseverance atterrissait sur la Planète rouge, avec à son bord le drone hélicoptère Ingenuity. Depuis, un grand nombre de données scientifiques ont été collectées grâce aux différents instruments de Perseverance : plus de 15 000 données météorologiques, plus de 166 000 images prises par les différentes caméras…15 échantillons de roches martiennes ont été collectés, et 10 de ces tubes sont déposés sur le sol en attendant le mission Mars Sample Return.
Ce photomontage montre chacun des tubes d’échantillonnage peu de temps après leur dépôt à la surface de Mars. Images prises par la caméra WATSON (Wide Angle Topographic Sensor for Operations and eNgineering) au bout du bras robotique de 2 mètres de long du rover (crédits NASA/JPL-Caltech/MSSS)
Quant à Ingenuity, le petit hélicoptère n’est pas en reste. A ce jour il totalise 43 vols ! Au départ ce prototype ne devait voler que pendant 30 jours. Aux vues des résultats obtenus sa mission a été étendue.
Les données des vols martiens d’Ingenuity ont permis aux chercheurs du Jet Propulsion Laboratory JPL) de conclure une première étude en conditions réelles de la poussière sur Mars. Les résultats serviront de base pour faire voler d’autres drones sur Mars, ou même sur Titan.
Image prise par Ingenuity lors de son 41e vol ! © Nasa, JPL-CalTech, MSSS
La vie existe peut-être sur Mars sans que l’on puisse encore la détecter
Une étude montre que l’on peine encore à détecter certaines traces de vie biologique sur Terre. Le recours à un séquençage génétique précis de la matière prélevée est nécessaire pour découvrir que l’on est en présence d’ingrédient organique. On peut alors se poser la question de la détection de traces de vie sur Mars, ou même sur des exoplanètes. Des chercheurs ont eu l’idée de confronter la séquence génétique de matière non encore identifiée, prélevée dans le désert d’Atacama, avec les instruments des rovers tels que Curiosity et Perseverance. Les résultats de l’étude sont publiés dans Nature Communications.
Les modèles de collision de trous noirs s’affinent
Une nouvelle étude, publiée dans Physical Review Letters, présente les dernières améliorations des modèles de fusion de trous noirs. D’après Macarena Lagos de l’université Columbia et coauteure de l’étude, « c’est un grand pas en avant pour nous préparer à la prochaine phase de détection des ondes gravitationnelles, qui approfondira notre compréhension de la gravité et de ces phénomènes incroyables qui se déroulent dans les confins du cosmos ». L’équipe explique avoir ajouté des effets de second ordre de la théorie des perturbations, utilisée pour reproduire les collisions de trous noirs. Selon les auteurs ce nouveau modèle pourrait offrir jusqu’à 10 % d’amélioration de la précision globale des modèles de trous noirs.
Lorsque deux trous noirs se rapprochent, ils créent des ondulations dans l'espace-temps : des ondes gravitationnelles. © Swinburne Astronomy Production
Euclid : le télescope spatial pour étudier l’univers sombre
Actuellement nous ne comprenons que 5 % de l’Univers. En effet, selon la répartition de la matière et de l’énergie dans l’Univers, seule la matière ordinaire est caractérisée : matière sombre représente 26 %, énergie sombre 69 %, matière ordinaire 5 %. Cependant nous pouvons observer et mesurer les effets engendrés par cette matière et cette énergie sombres au travers des impacts gravitationnels et de l’expansion de l’Univers. Pour comprendre ce monde inconnu, l’ESA va lancer en juillet prochain le télescope spatial Euclid. En orbite au point de Lagrange L2, ce télescope observera des objets visibles dans des proportions et à des échelles inédites. Les observations scientifiques devraient démarrer en octobre 2023.
Le panneau solaire d'Euclid, qui fait également office de bouclier thermique pour maintenir les instruments à -170 °C. Notez l'antenne grand gain en bande K qui relaiera les données vers la Terre au rythme de quatre heures par jour. Vingt-six pétabytes de données sont attendues chaque année. À titre de comparaison, Hubble totalise quelque 160 térabytes accumulés depuis sa mise en service en 1990... © Rémy Decourt