Pause de la Revue de Presse Hebdo
La Revue de Presse fait une pause.
La prochaine parution est prévue le vendredi 06 juin.
D'ici-là vous pouvez consulter la rubrique le Ciel du Mois, ou vous promener dans la galerie photos.
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La Revue de Presse fait une pause.
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ExoAlma : suivre l’évolution de la formation des systèmes planétaires
Au sein de notre galaxie, des systèmes planétaires se forment autour de jeunes étoiles. Le projet ExoAlma porte sur l’étude et l’analyse du disque protoplanétaire de 15 jeunes étoiles au moyen du télescope Alma. Des travaux qui contribueront à la compréhension des origines de notre propre Système solaire.
Pris sous différents angles dans diverses régions de la galaxie, ces disques protoplanétaires sont particulièrement bien détaillés. © ExoAlma
Un trou noir solitaire dans notre galaxie
Baptisé OGLE-2011-BLG-0462, ce trou noir solitaire a été détecté par effet de lentille gravitationnelle au moyen de différents télescope dont Hubble. Des observations complémentaires ont permis de confirmer la nature de cet objet. Les scientifiques ont estimé sa masse à environ 7,15 masses solaires et sa vitesse de déplacement à 51 km/s. Les résultats de son étude sont publiés dans The Astrophysical Journal.
Crédits : angel_nt/istock
La composition de l’atmosphère d’une classe particulière d’exoplanètes dévoilée
Les exoplanètes sont classées en différentes catégories. Parmi elles on distingue les « sous-Neptune ». Plus grandes que la Terre mais plus petites que Neptune, ces exoplanètes ont été détectées dans les années 2010 avec le satellite Kepler. Elles demeuraient mystérieuses pour les scientifiques car très difficiles à observer avant l’arrivée du James Webb Telescop. Une équipe d’astronomes de l’université du Maryland vient de déchiffrer au moyen du JWST les signatures de quelques éléments composant l’atmosphère de TOI-421 b, une exoplanète située à 244 années-lumière de la Terre. D’autres observations seront nécessaires pour déterminer si cette exoplanète fait figure d’exception ou pas.
TOI-421 b – ici en vue d’artiste – est une exoplanète en orbite autour d’une étoile semblable au Soleil. © Nasa, ESA, CSA, Dani Player (STScI)
Rocket Lab optimise le concept de réutilisation pour sa nouvelle fusée
Rocket Lab veut pousser encore plus loin le concept de « réutilisable » pour sa prochaine fusée, baptisée Neutron. Le premier étage sera bien sûr récupéré. L’originalité tient surtout à l’aménagement de la coiffe portant la charge utile.
Rendu artistique du projet. // Source : Rocket Lab
Kosmos – 482 : retour sur Terre après 53 ans dans l’espace
Conçue dans les années 60 – 70 dans le cadre du programme soviétique Venera, cette sonde devait atterrir sur la planète Vénus. Lancée le 31 mars 1972, elle n’a jamais atteint la planète en raison d’une défaillance de l’étage supérieur du lanceur, la propulsant sur une mauvaise trajectoire. Depuis elle erre dans l’espace et fait partie de ces débris potentiellement dangereux. Aujourd’hui plusieurs réseaux de surveillance des débris spatiaux suivent sa trajectoire et tentent d’estimer la localisation de sa rentrée atmosphérique et l’éventuel point d’impact.
Maquette de Venera 7 dont Kosmos 482 serait très similaire (crédit NASA)
Biomass : un radar spatial inédit pour cartographier la biomasse et suivre l’évolution globale des forêts
La fusée Vega C a lancé ce 29 avril le radar spatial Biomass. Cette mission européenne a pour objectif de cartographier de façon précise la biomasse et ainsi faire progresser les connaissances sur le cycle du carbone. Placé en orbite polaire héliosynchrone le radar débutera sa mission par une phase de couverture globale tomographique pendant environ 18 mois. Ensuite suivront plusieurs couvertures globale interférométriques pendant environ 4 ans.
Crédit ESA – Séparation Biomass Vega C
Quelles similitudes entre les rivières terrestres et celles de Titan ?
La mission Cassini-Huygens avait révélé l’existence de lacs et de rivières d’hydrocarbures sur Titan. A l’instar du cycle de l’eau sur Terre, un cycle du méthane se produit sur la plus grande lune de Saturne. Une équipe de chercheurs de l’Institut de physique du globe de Paris a cherché à savoir si les rivières d’hydrocarbures de Titan suivaient les mêmes lois physiques que la géologie sur Terre. Leurs travaux sont parus dans Geophysical Research Letter.
Une constellation de satellites chinois dans la région Terre-Lune
La Chine vient de déployer la toute première constellation de satellites sur une orbite rétrograde lointaine (DRO) entre la Terre et la Lune. Cette prouesse technologique marque un jalon important dans la perspective de futures missions lunaires et pour l’exploration lointaine.
https://sciencepost.fr/la-chine-sinstalle-dans-la-region-terre-lune-et-frappe-encore-un-grand-coup/
L’image illustre la constellation de trois satellites, basée sur l’orbite rétrograde lointaine (DRO) dans la région Terre-Lune de l’espace. (Image représentative). Crédits : CAS
Physique fondamentale et IA
L’usage de l’intelligence artificielle touche également la physique fondamentale. La puissance de ces algorithmes offre une capacité d’analyse importante des masses de données aujourd’hui collectées ; et ainsi détecter des phénomènes rares ou modéliser des systèmes complexes. Bien que cette technologie ouvre de nouvelles voies elle soulève également des défis éthiques et méthodologiques.
© Alex-Mit, iStock
EOS : le nuage moléculaire jusqu’ici caché sous la voûte céleste
Une équipe internationale de l’université de Rutgers a découvert un nuage moléculaire situé à 300 années-lumière environ du Système solaire et resté jusqu’ici invisible à nos instruments. Cette découverte a été rendue possible par l’utilisation d’un spectrographe d’imagerie fluorescente observant dans le domaine des ondes électromagnétiques. Il s’agit du tout premier nuage moléculaire découvert en recherchant directement l’émission d’hydrogène moléculaire dans l’ultraviolet lointain. L’utilisation de la technique d’émission de fluorescence dans l’ultraviolet lointain pourrait révolutionner notre compréhension du milieu interstellaire en révélant des structures jusque-là invisibles.
Evénements
Deux satellites identiques vont être envoyés en orbite polaire à 600 km par une même fusée SpaceX/Falcon 9 au titre de la mission TRACERS (Tandem Reconnection and Cusp Electrodynamics Reconnaissance Satellites) dirigée par la NASA. L’objectif est de mesurer l’interaction entre le vent solaire et la magnétosphère de la Terre pour améliorer les modèles de météo spatiale. Le lancement depuis le centre spatial Kennedy en Floride est prévu le 11 mai.
Mise à jour du 03/05 : en raison d'un retard dans la préparation des satellites, le lancement est reporté à juillet.
https://science.nasa.gov/mission/tracers/
Le CubeSat SPRITE (Supernova Remnants and Proxies for ReIonization Testbed Experiment) voyagera en passager et rejoindra également une orbite héliosynchrone. Il s’agit d’une mission financée par la NASA dirigée par l'université du Colorado qui doit étudier comment le gaz et la poussière des rémanents de supernovas contribuent à la formation de nouvelles étoiles. Le petit satellite embarque un télescope UV et un spectromètre.
Plus d’informations sur https://lasp.colorado.edu/sprite/
SpaceX travaille sur le prochain vol d’essai (n°9) du vaisseau Starship propulsé par un premier étage « super heavy booster ». Ce premier étage aura déjà servi pour un vol antérieur, il doit être récupéré sur la tour de lancement à Boca Chica au Texas. Le vaisseau en version « block 2 » suivra un profil de vol similaire aux missions précédentes, avec un largage de maquettes de satellites Starlink puis un amerrissage contrôlé dans l’Océan Indien. Des modifications ont été apportées pour résoudre les problèmes de vibrations qui ont endommagé la tuyauterie d’alimentation en carburant des moteurs, et conduit à une explosion lors des vols 7 et 8.
Le 29 mai, un vaisseau SpaceX/Crew Dragon propulsé par le lanceur Falcon 9 décollera du centre spatial Kennedy en Floride pour emmener quatre astronautes passer une semaine à bord de l’ISS : une américaine (commandant de bord), un indien, un polonais et un hongrois. C’est la quatrième mission vers l’ISS organisée par la société privée Axiom Space.
Fin mai, la China Aerospace Science and Technology Corporation doit lancer une fusée Longue Marche 3B depuis le centre de lancement de Xichang dans le cadre de la mission Tianwen-2. L’objectif est d’aller prélever des échantillons de l’astéroïde géocroiseur 469219 Kamo-oalewa (2016 HO3), puis de les ramener sur Terre fin 2027. Découvert en 2016, cet astéroide mesure 50 m environ et suit une orbite synchrone de celle de la Terre autour du Soleil ; il reste en permanence à une distance comprise entre 14 et 37 millions de km de notre planète. Ce pourrait être un morceau de Lune arraché par un impact.
La sonde poursuivra sa route pour aller étudier la comète de la ceinture principale 311P/PANSTARRS environ sept ans plus tard.
Le Toulouse space festival se tiendra du 15 au 18 mai 2024 au MEETT à Aussonne, près de Toulouse. Cet événement dédié à l’innovation et à l’exploration spatiale permet au grand public de découvrir les merveilles de l'Univers à travers des rencontres, des activités interactives et éducatives.
Ephémérides
Les jours s’allongent et le crépuscule astronomique intervient de plus en plus tard, surtout pour nos camarades astronomes des hautes latitudes nord.
Le 2 mai, l’astéroïde (4) Vesta passera à l’opposition à 1,18 UA et sera visible toute la nuit dans la Balance, avec une magnitude de 5,6. Mesurant 530 km, c’est le deuxième plus gros astéroïde de la ceinture principale après Céres, et le plus lumineux. Il a été découvert en 1807 par l’astronome allemand Heinrich Olbers. Son déplacement apparent est de 15’ par jour.
Jupiter sera encore visible à l’ouest, juste en début de nuit ; cette planète très brillante peut être observée avant l’obscurité complète. On pourra essayer d’identifier les ombres simultanées de Io et de Ganymède sur le disque jovien le 22 mai entre 20h46 et 22h50 TU+2.
Mars sera présent un peu plus longtemps, jusqu’à 01h30 ; cependant son diamètre apparent n’est plus que de 6 secondes d’arc. La Lune croissante passera à 1,5° de Mars le 3 mai tandis que la planète se trouvera juste au-dessus du bel amas ouvert de la crèche M44 les 4 et 5 mai : intéressant à observer avec des jumelles. Ce sera le solstice d’été dans l’hémisphère nord de la planète rouge le 31 mai.
Vénus et Saturne seront visibles à l’est le matin, bas sur l’horizon. Vénus éclairée à 50% présentera une élongation maximale de 46° avec le Soleil le 1er juin. Le 6 mai sera l’équinoxe sur Saturne : le Soleil dans le plan des anneaux ne projettera pas leur ombre sur le disque planétaire, alors que nous pourrons voir ces derniers légèrement ouverts car la Terre n’est pas exactement dans le plan orbital de Saturne. Voir l’article sur les oscillations apparentes de ces anneaux, en particulier en 2025.
Mercure, Uranus et Neptune ne seront pas observables.
Dans la nuit du 5 au 6 mai, la pluie de météores Eta Aquarides atteindra son maximum avec une douzaine d’étoiles filantes par heure, semblant rayonner depuis la constellation du Verseau. Ces particules proviennent du passage de la Terre dans la traînée de poussières de la comète P1 (Halley), tout comme les Orionides en octobre. La Lune gibbeuse croissante gênera l’observation jusqu’à son coucher vers 04h.
Observation / les objets du mois
Une douzaine de galaxies naines sphéroïdales orbitent à moins de 400 000 AL autour de notre galaxie. L’une d’elle, UGC9749, se trouve à 200 000 AL dans la constellation de la Petite Ourse. Se présentant comme un nuage diffus de taille 28’ x 12’, elle contient principalement une vieille population d'étoiles formées il y a plus de 10 milliards d'années.
Crédit : capella-observatory
Une autre galaxie naine (PGC60095) se trouve à proximité dans la constellation du Dragon. Ces deux galaxies ont été découverte en 1954 par l’astronome américain Albert George Wilson.
A 1,6° de l’étoile i Draco, le joli « trio du Dragon » fait le bonheur des astrophotographes. De gauche à droite, on découvre la galaxie spirale vue par la tranche NGC 5981, la galaxie elliptique NGC 5982, et NGC 5985, spirale vue de 3/4. Les trois galaxies tiennent dans un champ de 15 x 8 minutes d’arc. Bien que ce groupe soit trop petit pour être qualifié d'amas galactique et n'ait pas été catalogué comme groupe compact, ces galaxies se trouvent à des distances voisines entre 140 et 160 millions d’AL de notre système.
Dans la constellation d’Hercule nous trouvons M13, le plus grand amas globulaire de l’hémisphère nord. Celui-ci est facile à trouver avec des jumelles, sur la branche du quadrilatère qui fait face à la Couronne boréale.
Situé à 22 000 AL et comportant plus de 500 000 étoiles, M13 est un très vieil objet de notre galaxie comme tous les amas de ce type : son âge est estimé à 12 milliards d'années. Il apparaît avec un diamètre de 20 minutes d'arc, soit un diamètre réel de 150 AL. Le record pour notre galaxie est détenu par Oméga Centauri (NGC 5139) dans l’hémisphère sud avec une taille de 230 AL : voir photo dans la galerie.
Moins connu mais aussi spectaculaire, l’amas M92 dans la même constellation est situé à 26 000 AL du système solaire et donc un peu plus éloigné que son voisin M13. Aussi âgé que lui, son diamètre est de 110 AL. Dans 16 000 ans, le pôle nord céleste sera à 1° environ de M92 en raison de la précession de l’axe terrestre.
Un peu à l’ouest du quadrilatère d’Hercule, la nébuleuse planétaire Abell 39 (PK 047+42.1) présente une belle symétrie sphérique autour de l’étoile qui lui a donné naissance, de masse comparable à notre Soleil. Avec son rayon d'environ 2,5 AL, elle est l'une des plus grandes nébuleuses planétaires connues ; mais éloignée de 6800 AL, son diamètre apparent n’est que de 3’ et sa magnitude est faible (13,7).
Crédit : Mount Lemmon sky center, Arizona
Juste devant la « tête » du Serpent, l’amas de galaxies Abell 2151 fait partie du super-amas d’Hercule. Plusieurs centaines de galaxies à 450 millions d’AL sont rassemblées dans un champ d’1°.
Photo Ken Crawford
Dans la constellation du Serpent se trouve l’amas de la rose M5, un des plus grands amas globulaires avec un diamètre de 165 AL. Il nous est distant de 25 000 AL et contient une population de plus de 100 000 étoiles dont une centaine de céphéides. Son âge est compris entre 12 et 13 milliards d'années.
Entre les constellations du Corbeau et de la Vierge, l’astérisme Struve 1659 « Stargate » visible aux jumelles présente 6 étoiles avec une symétrie remarquable. Les deux étoiles les plus brillantes ont une magnitude apparente de 6,6. Le nom provient de la série TV américaine « Buck Rogers » des années 1980 dans laquelle le héros utilisait des portes qui reliaient différents points du Cosmos.
Photo Mark Johnston
M104, la Galaxie du Sombrero, est particulièrement appréciée des astronomes amateurs. Elle est située 1° à l’est de l’astérisme précédent, lequel constitue un bon repère. Cette galaxie spirale vue par la tranche a été découverte en 1767 par Pierre Méchain et bien que notée par Charles Messier, il a fallu attendre 1920 pour qu'elle soit officiellement ajoutée à son catalogue par Camille Flammarion. A une distance de 31 millions d’AL de la voie lactée, ses dimensions de 8’ x 4’ et sa magnitude 8 en font un objet assez facile à trouver. Un disque de gaz et de poussières entoure le bulbe occupé par un trou noir supermassif d'un milliard de masses solaires.
Plus difficiles, les galaxies des antennes NGC4038 et 4039 à 45 millions d’AL dans la constellation du Corbeau présentent une magnitude 10. Découvertes par William Herschel en 1785, ces deux galaxies sont entrées en collision et vont fusionner dans quelques millions d’années. Leur nom provient de deux trainées d’étoiles et de poussières qui forment des arcs de plusieurs centaines de milliers d’AL.
24 Comae Berenices est une superbe étoile double aux composantes respectivement orangée et bleutée. Les deux étoiles sont aisément visibles, même dans un petit instrument, la séparation étant voisine de 20 secondes d’arc. Le couple est surnommé l’« Albireo du printemps ». Les deux composantes distantes d’une dizaine d’AL ne sont probablement pas liées.
Izar dans la constellation du Bouvier (ε Boo) est en revanche une étoile double serrée (3’’) qui constitue un bon test pour apprécier le seeing. Le système comprend une géante orange brillante (4 Ms, Mag +2,7) et une étoile blanche plus petite (2 Ms, Mag +5,1) de la séquence principale, à 210 AL du Soleil. Séparées de 185 UA, leur période de révolution autour de leur centre de gravité commun est estimée à 1000 ans.
Ms = masse de notre Soleil = 2.1030 kg
1 UA = distance moyenne Terre-Soleil = 149,6 millions de km
Porrima dans la Vierge (Gamma Virginis) est aussi une étoile double avec deux composantes d’égale magnitude (3,5) et de type spectral F0V. Ces dernières parcourent une orbite très elliptique en 168,7 ans, à 38 AL de la Terre : leur distance varie entre 5 et 80 UA. En 2005, leur écart était minimum avec 0,38 seconde d’arc ; cet écart est actuellement remonté à 3’’ et atteindra 6’’ en 2090. Un grossissement de x80 suffit en principe pour les séparer.
Comme Porrima est voisine de l'écliptique, celle-ci est régulièrement occultée par la Lune.
Bon ciel à tous !
Sauf mention contraire, les photos de cet article ont été réalisées par l'auteur. Retrouvez-les dans la galerie, avec les paramètres de prise de vue et un commentaire.
Nous allons décrire ici un effet spectaculaire de la Nature, prédit par Albert Einstein dans le cadre de sa théorie de la relativité générale. Cet effet est très utilisé aujourd’hui pour calculer la masse des galaxies et la répartition de la matière dans le cosmos.
Les exemples cités dans cet article avec leur coordonnées astronomiques ont été choisis car ils sont à la portée d’un astronome amateur équipé d’un télescope de bon diamètre (plus de 250 mm) et d’un imageur numérique. Cela représente un beau challenge, à tenter avec d’excellentes conditions météo !
La matière courbe en effet le trajet des rayons lumineux. Etonnant ? Pas tellement si l’on considère la déviation d’un corps de faible masse lancé à grande vitesse au passage à une distance R d’un objet beaucoup plus gros. L’accélération communiquée a = F/m ne dépend pas de la masse m du petit corps puisque la force d’attraction gravitationnelle F est proportionnelle à m. A la limite, le résultat doit aussi s’appliquer à un photon de masse nulle. Le calcul en mécanique newtonienne de l’angle de déviation avait été effectué en 1804 par l'astronome bavarois Johann von Soldner. On trouve assez facilement que cet angle alpha en radians vaut 2G.M/R.c² où G est la constante gravitationnelle (6,674.10−11 m3 kg−1 s−2) et c = 3.10+8 m/s.
Cependant, un photon voyage à la vitesse de la lumière et il faut utiliser les formules de la relativité générale. Albert Einstein a repris le calcul en 1916 dans le cadre de sa nouvelle théorie et démontré que cet angle devait valoir exactement le double du résultat précédent.
Dans le cas d’une étoile lointaine vue au bord du disque de notre Soleil (M = 2.10+30 kg, R = 7.10+8 m), cette déviation atteint 1,75 seconde d’arc. Elle a été effectivement mesurée par l’astrophysicien anglais Arthur Eddington à l’occasion d’une éclipse de Soleil en 1919, apportant une confirmation éclatante à la théorie de la relativité. L'attraction gravitationnelle d'un corps massif résulte d'une contraction de l'espace-temps autour de celui-ci et la lumière suit les géodésiques de cet espace.
En 1936, à la demande de Rudi Mandl, un ingénieur tchèque passionné par le sujet, Einstein a publié une courte note dans la revue Science décrivant l’effet de lentille qui devait résulter de ce phénomène.
Si l’observateur, le corps massif et la source ponctuelle sont parfaitement alignés, celui-ci peut voir un anneau qui est l’image de cette dernière. Considérons pour simplifier que le corps massif est à mi-distance D/2 de la source lumineuse : on calcule alors que l’écart angulaire Theta entre les rayons passant de chaque côté du corps vaut 2.racine(4G.M/D.c²). La moitié de ce "diamètre" est appelée rayon d’Einstein.
Dans le cas d’une simple étoile, trop peu massive, ces anneaux ne peuvent être vus. Cependant, l’astrophysicien Fritz Zwicky a immédiatement pressenti en lisant l’article d’Einstein que si le corps massif était une galaxie lointaine ou un amas de galaxies, la courbure serait plus importante et le diamètre Theta pourrait atteindre plusieurs dizaines de secondes d’arc.
Pour en savoir plus sur les aspects historiques, voir l’article de Pierre Spagnou :
https://journals.openedition.org/bibnum/694
Les quasars doubles
Il faudra attendre 1979 pour identifier l’image dédoublée d’un quasar lointain, détecté auparavant grâce à ses émissions de rayons X. L’image dans le spectre visible montre deux points lumineux de magnitude 17 séparés de 6 secondes d’arc ; la galaxie à l’origine de l’effet de lentille est à peine visible entre les deux points.
Les quasars sont des noyaux actifs de galaxies, occupés par un trou noir supermassif dont le disque d’accrétion émet un très fort rayonnement depuis les ondes radio jusqu’à la bande X. Ce sont les objets les plus lumineux de l’univers, visibles à très grande distance.
Le quasar double QSO 0957 +561 RA= 10h 01mn 21 s DEC= +55° 53′ 55’’ (Grande Ourse)
Les variations d’intensité et de décalage spectral des deux composantes sont parfaitement corrélées, ce qui prouve qu’il s’agit bien du même objet. Cependant, comme les rayons lumineux issus de la source suivent des trajectoires de longueur différente, et un ralentissement du temps quand ils s’approchent du corps massif, l’image A du quasar atteint la Terre 14 mois plus tard que l’image B !
La croix d’Einstein
Dans l’exemple qui suit, la galaxie PGC69457 à 400 millions d’AL provoque le quadruplement de l’image d’un quasar en arrière-plan, à 11 milliards d’AL. Le point central est le cœur de la galaxie qui joue le rôle de lentille.
RA= 22h 40mn 30s DEC= 03° 21' 31" (Pégase) Magnitude 14 (points brillants : entre 17 et 18)
Photo Hubble Space Telescope
Les anneaux d’Einstein
Le premier anneau d’Einstein fut observé en 1987. Un superbe exemple d’anneau presque complet photographié par le télescope spatial Hubble est fourni ci-dessous. Son diamètre atteint une dizaine de secondes d’arc.
Galaxie LRG 3-757 (magnitude 20) RA= 11h 48mn 33s DEC= 19° 30’ 03'' (Lion)
La galaxie LRG 3-757 qui sert de lentille est située à 5,6 milliards d’AL de la nôtre : la lumière qui nous parvient a été émise avant la formation de la Terre ! La masse du trou noir en son centre a été estimée à 36 milliards de masses solaires, ce qui en fait l’un des plus gros trou noir supermassif observé.
Comme nous voyons des rayons lumineux qui ne nous auraient pas atteints s’ils n’avaient pas été déviés, ces anneaux amplifient la luminosité totale de l’objet en arrière-plan. Cela permet d’étudier le spectre de galaxies lointaines qui seraient trop faibles pour la sensibilité des instruments.
Un autre exemple d’anneau a été découvert en février 2025 par le télescope spatial européen Euclid autour de la petite galaxie lenticulaire NGC6505 à 600 millions d’AL. La masse de la galaxie déforme l’espace-temps sur le trajet lumineux d’une galaxie beaucoup plus éloignée, à 4,4 milliards d’AL, située juste derrière la première. Cet anneau ne mesure que 5 secondes d’arc mais il est possible de le mettre en évidence avec un télescope d’amateur, à condition d’avoir un ciel très transparent et très stable.
RA= 17h 51mn 7s DEC= 65° 31’ 51’’ (Dragon) Magnitude 14,4 - Photo ESA
Amas de galaxies
Avec leur masse très importante, les amas de galaxies déforment encore davantage l’espace autour d’eux et engendrent des distorsions en forme d’arcs provenant des objets très lointains en arrière-plan. L’amas Abell 2218 à 2,3 milliards d'AL est un bel exemple qui produit des portions d'anneaux d'un diamètre angulaire d'1 minute.
RA = 16h 35 mn 54 s DEC = 66° 13’ 00’’ (Dragon) Magnitude 17
Photo Astrobin/Skywatcher Johny réalisée avec un Newton 250/1000 (7h de pose)
Contrairement à une lentille convergente bi-convexe classique, la déviation des rayons lumineux diminue quand on s’éloigne du centre de la lentille. Il n’y a pas de foyer où convergeraient les rayons. On peut reproduire le même effet d’optique en utilisant une lentille en forme de pied de verre à vin.
Une expérience didactique est proposée par la faculté des sciences de Liège (Belgique) :
Si l’on connaît la distance de l’objet massif et de la source en arrière-plan, par des mesures de décalage vers le rouge par exemple, la mesure du rayon d’Einstein permet de calculer la masse de l’objet qui a dévié la lumière de la source. La mission du télescope Euclid est justement de cartographier la répartition de matière dans une grande partie du cosmos :
Dans la voie lactée, l’analyse des mouvements d’étoiles en fond de ciel permet aussi de détecter des trous noirs isolés relativement proches de notre système solaire, bien que ces derniers n’émettent pas de lumière.
NB : d’autres phénomènes modifient la direction de la lumière pour un observateur terrestre ; ils sont décrits sur ce blog dans l’article « La direction des étoiles n’est qu’apparente ».
L’astéroïde Donald Johanson dans les yeux de Lucy
En route pour les astéroïdes Troyens (arrivée prévue en 2027) la sonde Lucy traverse la ceinture principale d’astéroïdes. Elle vient de survoler l’astéroïde Donald Johanson à 960 km au plus près de la surface. Une analyse préliminaire des premières images disponibles révèle que l’astéroïde semble plus gros que ce qui avait été estimé. Il faudra encore une bonne semaine aux équipes pour traiter le reste des données recueillies par les trois instruments de la sonde : L’LORRI : imageur en niveaux de gris haute résolution, L’RALPH : imageur couleur et spectromètre infrarouge et L’TES : spectromètre infrarouge lointain.
Face au possible abandon de la mission MSR, quelles perspectives pour l’ESA ?
Parmi les coupes annoncées dans le budget de la NASA, figurerait le programme de retour des échantillons martiens (MSR). Si cette option se confirme cela signerait la fin de ce programme. L’ESA n’a pas la capacité technologique de remplacer la NASA dans un délai aussi court sur un tel projet. Face à cette hypothèse l’agence européenne envisage divers scenarios.
Concept de remorqueur martien LightShip. © ESA
La Voie Lactée a-t-elle perdu de la masse ?
Le satellite astrométrique Gaïa a mesuré les mouvements dans le ciel de plus d’un milliard d’étoiles en les observant à diverses époques. Des observations en spectroscopie ont aussi permis de déterminer la vitesse radiale de près de 33 millions d’étoiles. Combiner deux mesures de vitesse dans le plan du ciel et la vitesse radiale donne des résultats très précis et permet d’obtenir les vitesses et positions en trois dimensions. Sur la base des mesures réalisées par Gaïa de 1,8 millions d’étoiles du disque galactique des chercheurs ont étudié la courbe de rotation de notre galaxie. Il est constaté une décroissance qui suit la loi de Kepler depuis le bord du disque jusqu’à environ 80 000 années-lumière. C’est la première fois que l’on détecte un tel déclin képlérien pour une grande galaxie spirale.
https://theconversation.com/la-voie-lactee-a-t-elle-perdu-les-trois-quarts-de-sa-masse-254494
L’existence humaine serait-elle un hasard cosmique ou une conséquence prévisible de l’évolution ?
Une question qui divise la communauté scientifique depuis des décennies. La théorie dominante jusqu’à présent reposait sur la théorie des « étapes difficiles » postulant que chaque transition majeure vers la complexité biologique constituait un événement hautement improbable. Les travaux récents d’une équipe pluridisciplinaire de géobiologistes et d’astronomes propose une lecture radicalement différente des transitions biologiques majeures.
4 images emblématiques pour marquer les 35 ans d’Hubble
Lancé le 24 avril 1990 le télescope spatial Hubble a révolutionné l’astronomie et redéfinit notre perception de l’Univers. En 35 ans d’activité les découvertes permises par Hubble ont généré 22 000 publications scientifiques et plus de 1.3 million de citations. Toutes les données collectées par le télescope spatial sont archivées et constituent un héritage scientifique considérable pour les générations futures. Bien plus qu’un instrument au service de la science ces images ont touché des millions de personnes et suscité un éveil de la curiosité du grand public pour l’astronomie.
Masse des neutrinos : avec Katrin les scientifiques gagnent en précision
Les neutrinos sont parmi les particules les plus abondantes de l’Univers mais très difficile à détecter. Dépourvus de charge électrique et n’interagissant que très faiblement avec la matière ils sont quasiment invisibles. Si leur étude est particulièrement complexe, elle n’en est pas moins essentielle. Pendant longtemps on les a crus dépourvus de masse, une hypothèse que les observations ont battu en brèche. La question maintenant est de quantifier le plus précisément possible cette masse. Dans cette perspective des scientifiques font appel à Katrin, un spectromètre de 200 tonnes et une structure de 70 m de long. Une expérience titanesque pour une précision inégalée.
Crédits : Naeblys/istock
Bientôt une base lunaire chinoise ?
L’exploration de la Lune s’inscrit dans une ambition plus vaste pour la Chine : construire une base permanente. Dans cette perspective les futures missions Change’7 en 2026 et Change’8 en 2028 seront des étapes importantes. La première aura pour objectif de rechercher des ressources cruciales sur la Lune, en particulier de l’eau sous forme de glace. La seconde, a pour objectif de fabriquer des structures sur la Lune en utilisant les ressources locales.
Crédits : Aleksandra Malysheva/istock
Une découverte remet en question l’origine de l’eau sur Terre
Une équipe de chercheurs de l’université d’Oxford a mis au jour des preuves déterminantes sur l’origine de l’eau sur Terre. Si les résultats se confirment, cette découverte remettrait en question le schéma prédominant selon lequel l’eau serait principalement issue du bombardement d’astéroïdes. Cela changerait également radicalement notre compréhension de l’apparition de l’eau sur Terre ainsi que des conditions propices à l’éclosion de la vie.
Titan est-il un candidat idéal pour la recherche de vie ?
Titan, la plus grande lune de Saturne suscite bien des espoirs. En effet, seul satellite pourvu d’une atmosphère, il héberge des molécules organiques à sa surface et dispose d’un océan d’eau salée sous la croûte de glace. Mais qu’en est-il vraiment ?
Titan se dessine devant Saturne. Crédits: NASA / JPL-Caltech / Space Science Institute
Pourquoi retrouvons-nous si peu de météorites « primitives » sur Terre ?
Alors que des missions telles que Osiris-Rex ou Hayabusa2 rapportent des échantillons d’astéroïdes riches en carbone, les scientifiques s’interrogent sur le fait que l’on retrouve assez peu de chondrites carbonées sur Terre. Ces dernières sont des fragments d’astéroïdes ayant conservé la composition originelle du nuage de gaz et de poussière à l’origine du Système solaire. Une équipe de l’Observatoire de Paris en collaboration avec Curtin University a mené une étude sur le sujet.
Sur les traces de la matière noire avec Françoise Combe
Françoise Combe est astrophysicienne à l’Observatoire de Paris, professeure au Collège de France et présidente de l’Académie des Sciences. Dans cet article elle revient sur les différentes hypothèses formulées pour expliquer la « matière noire ».
Françoise Combes a obtenu la médaille d’or du CNRS en 2020
Pharao : la mission spatiale pour tester la relativité générale
La théorie de la relativité générale est l’un des deux piliers fondamentaux sur lequel la science s’appuie pour expliquer l’Univers. Nombreux sont les succès de cette théorie, notamment appliquée à l’infiniment grand et par ailleurs largement vérifiée. Cependant, à ce jour elle ne peut s’appliquer à l’échelle de l’infiniment petit. Pour progresser sur cette question les scientifiques cherchent à vérifier les deux théories actuelles à des niveaux toujours plus précis.
L’horloge atomique Pharao sera accrochée sur la station spatiale internationale pour mesurer précisément comment le temps s’écoule quand elle est un peu plus lointaine de la Terre, donc soumise à une gravité plus faible. Programme Aces-Pharao de l’ESA, CC BY
L’autopsie d’une planète par le JWST
En 2020 l’observatoire Palomar de San Diego en Californie détecte un flash lumineux inhabituel, baptisé ZTF-SLRN-2020. Une étude publiée en 2023 avait alors conclu à la transformation d’une étoile en géante rouge, engloutissant au passage sa planète la plus proche. L’analyse infrarouge réalisée avec MIRI du JWST conduit à une autre conclusion. Les résultats sont publiés dans The Astrophysical Journal
https://www.numerama.com/sciences/1950207-la-mort-dune-planete-comme-on-ne-lavait-jamais-vue.html
Cette exoplanète orbite perpendiculairement au plan de son étoile double
Il y a un peu moins de 30 ans on découvrait de premières exoplanètes qui orbitaient autour d’un système binaire. L’observation avec le Very Large Telescope (VLT) du système à éclipse 2M1510 AB, composé de deux naines brunes a révélé l’existence d’une exoplanète surprenante. En général les exoplanètes orbitent dans un plan quasi parallèle à celui des étoiles composant le système binaire. Or 2 M1510 AB (b) orbite perpendiculairement au plan des deux naines brunes. Pour la première fois les scientifiques disposent de preuves solides de l’existence d’une planète « polaire » en orbite autour d’une paire d’étoiles.
Voici une vue d'artiste de l'orbite inhabituelle de l'exoplanète 2M1510 (AB) b autour de ses étoiles hôtes, une paire de naines brunes. La planète nouvellement découverte a une orbite polaire, perpendiculaire au plan dans lequel se déplacent les deux étoiles. © ESO, L. Calçada
Quelles solutions pour désorbiter l’ISS ?
Construite à partir de 1998 et habitée en permanence depuis les années 2000 la Station Spatiale Internationale est un modèle de coopération scientifique internationale. Elle est à ce jour l’infrastructure la plus vaste et la plus complexe déployée dans l’espace. Plus de 270 astronautes se sont relayés pour accomplir des milliers d’expériences scientifiques. Mais l’ISS vieillit et la maintenance occupe une part grandissante de son budget. La fin de la station est programmée pour 2030.
L’ISS dans sa configuration actuelle et les différentes participations (crédit NASA)
Une comète à très longue période a été repérée par des astronomes amateur le 22/03/2025 sur des clichés de la caméra SWAN (Solar Wind ANisotropies) embarquée sur la sonde SOHO qui surveille le Soleil.
Baptisée C/2025 F2 (SWAN), celle-ci affichait déjà une magnitude apparente de 9,5 et il est étonnant qu’elle n’ait pas été détectée plus tôt. La coma présente une couleur verte caractéristique du carbone diatomique, très fréquente sur les comètes (voir la page dédiée). Des pics de luminosité ont été observés, qui témoignent d'un phénomène de dégazage intense à la surface.
Photo prise le 6 avril par Michael Jäger
La trajectoire de l’astre est une ellipse très allongée dans un plan quasiment perpendiculaire à celui de l’écliptique. Le passage au périhélie est prévu le 1er mai à 0,33 UA du Soleil, un peu à l'intérieur de l'orbite de Mercure ; la comète sera alors à 0,96 UA de la Terre avec une magnitude de 5, donc théoriquement bien visible aux jumelles.
Info du 21 avril : il semble que la comète se soit désintégrée à l'approche du Soleil car sa luminosité a brusquement chuté.
1 Unité Astronomique (UA) = distance moyenne Terre-Soleil = 150 millions de km
Depuis l’Europe, il faudra l’observer à partir du 20 avril le soir très bas au nord-ouest dès que le ciel sera suffisamment noir ; la queue de la comète, toujours à l'opposé du Soleil, sera quasiment verticale. Le croissant de Lune présent à partir du 29 ne devrait pas être gênant.
La comète se trouvera juste au-dessus de l’amas des Pléiades M45 le 2 mai. Elle ne sera plus visible depuis l’hémisphère nord après le 8 mai.
Hauteur de l'objet dans le ciel chaque jour à C/S + 1h, soit 21h30 TU+2 à Ajaccio
De nouvelles évolutions pour Ariane 6
Au cours de sa carrière la fusée européenne Ariane 6 va connaître plusieurs évolutions. Une première évolution technique concernera les boosters latéraux. Une nouvelle génération de propulseur d’appoint plus puissant est en cours de test. Elle permettra de moduler plus finement les performances des lanceurs en fonction des besoins de mise en orbite des charges utiles. A plus long terme d’autres innovations sont déjà en cours de préparation.
Photo : ESA
Quelle place pour l’industrie spatiale européenne ?
Depuis les années 1970 l’industrie spatiale européenne s’est beaucoup développée tant dans le domaine des lanceurs et des satellites que dans celui des applications spatiales, comme par exemple l’observation de la Terre et du climat. L’Europe maitrise l’ensemble de la chaîne de valeur du spatial à l’exception des vols habités. L’arrivée de nouveaux acteurs, d’innovations technologiques, la montée de la conflictualité dans l’espace rebat les cartes et fait émerger de nouveaux enjeux. Bien que les Etats-Unis et la Chine aient pris une longueur d’avance, l’Europe dispose d’atouts pour rester dans le peloton de tête.
Image générée par IA
La famille des comètes s’agrandit !
La découverte de cette comète par des astronomes amateurs est peu banale. Les deux compères ont détecté la présence de la comète sur des images captées par SWAN, une caméra dédiée au vent solaire installée sur le satellite SOHO ! Baptisée 2025 F2 (SWAN), cette comète semble très prometteuse. Elle est actuellement estimée à une magnitude d’environ 7 / 8 et pourrait atteindre la magnitude 5 vers le 1er mai.
https://sciencepost.fr/levez-les-yeux-a-peine-decouverte-cette-comete-est-deja-visible-aux-jumelles/
2025 F2 (SWAN) photographiée le 7 avril avec un télescope de 20 cm, montrant sa longue queue et sa couleur vert vif. Son éclat s’est déjà considérablement accru depuis. Crédit image : C messier CC BY-SA 4.0 v
Cosmologie : remonter toujours plus loin
L’astrophysique et la cosmologie disposent aujourd’hui d’un environnement propice à remonter toujours plus loin dans le temps, au plus près du Big Bang. Des campagnes d’observation « grand format », des méthodes d’analyse des données novatrices nourrissent des développements théoriques tous azimut et gagnent en précision.
https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-big-bang-a-portee-de-telescope
Photo : RubinObs / NSF / DOE / NOIRLab / SLAC / AURA / H. Stockebrand
La mesure de la rotation d’Uranus gagne encore en précision
La dernière mesure précise de la rotation d’Uranus date de 1986 et provient des données de la sonde Voyager. Les scientifiques ont cette fois travaillé sur le long cours avec le télescope spatial Hubble. L’analyse de plus d’une décennie du mouvement des aurores qui surviennent près des pôles magnétiques de la planète Uranus leur permis de gagner 28 s de précision.
Les aurores d’Uranus. // Source : ESA/Hubble, NASA, L. Lamy, L. Sromovsky
Saurez-vous retrouver les sondes lunaires sur ces photos ?
Le regain d’intérêt pour la Lune va de pair avec la multiplication des sondes envoyées vers notre satellite. Quelles soient développées par des compagnies privées ou les agences spatiales ces atterrisseurs ont tenté de toucher le sol sélène avec plus ou moins de succès. La sonde lunaire LRO en orbite autour de la Lune en a capturé des images. Saurez-vous les retrouver ?
Magnifiques montagnes lunaires vues par la sonde LRO. © Nasa, Gsfc, Arizona State University
Crash de la fusée européenne Spectrum : quelles suites ?
Le 30 mars dernier le premier vol de la fusée européenne Spectrum aura été de courte durée. L’heure est à l’analyse de toutes les données de télémétrie enregistrées pendant cette brève ascension. L’engin est retombé dans l’eau ne causant aucun dégât humain ou matériel au sol. Si pour le moment aucune date n’est encore définie, deux nouvelles fusées sont en cours de production.
NASA, Space X : quelle direction ?
L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche soutenu par Elon Musk rebat les cartes dans de nombreux domaines, dont la gouvernance de l’agence spatiale américaine et celle de Space X.
Pour le moment la NASA est temporairement dirigée par Janet Petro, suite à la démission de l’administrateur nommé par Joe Biden. Jared Isaacman, candidat de Donald Trump pour prendre la tête de la NASA doit être prochainement auditionné par le Sénat pour confirmer ou non cette nomination. Dans ce contexte 28 anciens astronautes adressent une lettre de soutien en faveur de Jared Isaacman, au président de la commission du Sénat qui doit examiner cette candidature. Un appui bien intrigant au regard du parcours de ces anciens astronautes.
Fondé en 2002 Space X a créé une révolution avec ses fusées partiellement réutilisables, la constellation Starlink et le projet de lanceur lourd Sparship. L’entreprise est aujourd’hui devenue un véritable empire. Cependant depuis l’engagement d’Elon Musk en politique l’entreprise semble montrer des signes de fatigue.
© John Kraus
La Chine se lance dans la recherche de vie extra-terrestre
Déjà dotée d’un ambitieux plan d’exploration spatiale, la Chine se lance dans la recherche de vie extra-terrestre. L’administration nationale spatiale chinoise a détaillé sa feuille de route ; elle présente un programme de missions axées sur l’habitabilité et la recherche de vie extra-terrestre. Ces ambitions soulignent les aspirations scientifiques de la Chine mais aussi son désir de rivaliser sur la scène mondiale de l’exploration spatiale.
Asymétrie matière/antimatière : le CERN fait une nouvelle découverte
L’asymétrie matière/antimatière reste encore une énigme de la physique des particules et de la cosmologie. A l’occasion des Rencontres de Moriond le CERN a annoncé qu’une nouvelle étape avait été franchie dans la compréhension des différences subtiles mais profondes entre matière et antimatière. L’équipe internationale du LHCb a montré de façon très concluante une violation de symétrie charge-parité sur des baryons. Cette découverte apporte de nouvelles pistes pour expliquer l’agencement des particules élémentaires dans le Modèle standard de la physique des particules. Elle ouvre aussi de nouvelles perspectives pour comprendre pourquoi à ce qu’il semble la matière l’a emporté sur l’antimatière après le Big Bang.
https://home.cern/fr/news/press-release/physics/new-piece-matter-antimatter-puzzle
Vue de l'expérience LHCb dans sa caverne souterraine (image : CERN)
L’astéroïde 2024 YR4 dans les yeux du JWST
En février dernier cet astéroïde était au centre de toutes les attentions, alors que les probabilités d’impact avec la Terre en 2032 était élevées. Depuis les prévisions ont écarté tout danger pour la Terre. Cependant les scientifiques ont pu l’observer au moyen du JWST. Ses puissantes caméras en infrarouge moyen et proche infrarouge en ont révélé les caractéristique. Les résultats d’observations font l’objet d’une publication scientifique en cours de revue par les pairs.
Cette image montre l’observation récente par le JWST de l’astéroïde 2024 YR4 en utilisant à la fois NIRCam (Caméra proche infrarouge) et MIRI (Instrument infrarouge moyen). Les données de NIRCam montrent la lumière réfléchie, tandis que les observations MIRI montrent la lumière thermique (crédits NASA, ESA, CSA, STScI, A Rivkin (JHU APL)