Revue de presse du 03 mars 2023
Un nouveau scénario expliquerait l’origine des lunes de Jupiter
C’est en 1610 que Galilée découvre quatre lunes orbitant autour de Jupiter : Io, Europe, Ganymède et Callisto. Si les observations des astronomes ont ensuite permis d’en estimer certaines caractéristiques, ce n’est qu’à partir des missions Voyager que ces satellites ont été plus finement étudiés. Cependant, leur origine est toujours en débat. Une équipe internationale de chercheurs menée par l’Institut Origines Aix-Marseille et le Laboratoire d’astrophysique de Marseille, avance un nouveau scénario de la formation de ces satellites.
Un mystérieux anneau de poussière dans l’orbite de Mercure
En cherchant à mieux modéliser la lumière zodiacale, les physiciens Guillermo Stenborg et Russell Howard ont découvert un anneau de poussière associé à l’orbite de Mercure. La poussière dans le Système solaire interne dérive constamment en direction du Soleil. La source de cette poussière provient des collisions d’astéroïdes et des queues de comètes. En dérivant vers le Soleil, elles subissent les forces gravitationnelles de Vénus et de la Terre. Un phénomène de résonnance gravitationnelle peut conduire la matière à être confinée temporairement dans des anneaux ou des arcs autour du Soleil. Seulement les calculs montrent que Mercure ne peut pas confiner la poussière tombant du Soleil comme le font Vénus et le Terre. Le mystère reste entier pour l’instant. La sonde BepiColombo pourra peut-être fournir des éléments de réponse.
Une vue d'artiste des anneaux de poussière zodiacale associés aux orbites des planètes internes du Système solaire. © Nasa Goddard Space Flight Center, Mary Pat Hrybyk-Keith
Une activité géologique sur Vénus, proche de celle de la Terre à ses débuts
Vénus et la Terre sont assez semblables en termes de taille et de chimie des roches. Elles devraient donc se refroidir à peu près au même rythme. Si ce mécanisme est bien connu pour la Terre, le mécanisme de flux de chaleur sur Vénus reste un mystère. Une étude récente, basée sur trente ans de données collectées par la mission Magellan (NASA), apporte un nouveau regard sur la façon dont Vénus se refroidit.
Image radar de la mission Magellan, montrant des modèles de fractures circulaires entourant la couronne « Aine », située dans l’hémisphère sud de Vénus. La couronne fait environ 200 kilomètres de diamètre et présente diverses caractéristiques pouvant être associées à l’activité volcanique. © NASA/JPL-Caltech
https://trustmyscience.com/venus-lithosphere-volcanisme-tectonique-plaques-terre/
Des ondes de choc font vibrer les filaments de galaxies
Les astrophysiciens de l’International Centre for Radio Astronomy Research (ICAR) ont découvert des preuves de la présence de champs magnétiques dans les plus grandes structures cosmiques de l’Univers. Leurs travaux sont basés sur les observations du télescope spatial Planck et des radiotélescopes Murchison Widefield Array (Australie) et du Owens Valley Radio Observatory Long Wavelength Array (Nouveau Mexique).
La première animation montre comment la toile cosmique est censée être organisée sur la base de simulations (© : The Millennium Simulation, Springel et al., 2005). Dans la deuxième animation, un segment d'une grande simulation magnétohydrodynamique cosmologique est présenté sur la base des données de cette recherche. Les couleurs bleue et verte donnent l'intensité (croissante) des champs magnétiques dans la simulation, tandis que la couleur rouge marque la température du gaz. © Vazza F; ENZO; Piz-Daint CSCS (Lugano). La simulation évolue d'il y a 13,65 milliards d'années (z=40) à aujourd'hui (z=0) et la zone couvre une région de 100x100 Mpc2, avec une profondeur le long de la ligne de visée de 40 kpc. © Icrar
Cette étoile très jeune se trouve près de Sagittarius A !
Dans une étude parue dans The Astrophysical Journal, des chercheurs rapportent l’observation d’une très jeune étoile proche du trou noir supermassif de notre galaxie. Située à 0,13 parsec de Sagittarius A, cette étoile appartient à la classe de géantes. Son diamètre est 10 fois plus grand que celui du Soleil et sa masse 15 fois plus grande. L’étude de cette étoile pourrait amener des éléments nouveaux pour résoudre le paradoxe des étoiles jeunes nées près du centre galactique.
Des vues détaillées de l'environnement proche de Sgr A*, le trou noir central de notre Galaxie. On peut y voir l'étoile X3a détaillée par les chercheurs. Si X3a est bien une jeune étoile en cours de formation, X3b et X3c correspondent à des bulles de gaz chaud. The Astrophysical Journal (2023). Doi: 10.3847 / 1538-4357 / ACA977
Des détails inédits de la première supernova enregistrée
En l’an 185 des astronomes chinois notent la présence d’une nouvelle étoile très lumineuse, une étoile « invitée ». Ils observent également qu’elle mettait environ huit mois à s’estomper, ce qui correspond aux observations modernes de supernova. Aujourd’hui les astronomes nomment cette supernova historique SN 185. Elle s’est produite à plus de 8000 années-lumière dans la direction d’Alpha Centauri. Récemment la structure résultante de cette supernova a été imagée avec la caméra à énergie noire DECam, montée sur le télescope Victor Blanco au Chili. Cette image exceptionnelle apporte de nombreux éléments sur l’évolution au cours du temps des restes de cette supernova.
Matériau dispersé par une explosion de supernova qui a eu lieu en l'an 185 vue par la Dark Energy Camera. | NSF NOIRLab
https://trustmyscience.com/observation-integralite-restes-supernova-historique-185/
Un premier sanctuaire international de ciel étoilé en Europe
L’International Dark-Sky Association vient de décerner le label de sanctuaire international de ciel étoile, à l’ile galloise de Bardsey. Il s’agit du premier site européen à recevoir cette certification. Au niveau mondial on compte aujourd’hui 16 sites récompensés pour leur efforts en matière de lutte contre la pollution lumineuse.
L’actualité du NewSpace
Selon une prévision de la FAA, la cadence des tirs commerciaux aux USA pourrait plus que doubler dans les prochaines années. Cette croissance d’activité est notamment tirée par une forte demande de lancement pour des constellations de satellites. Récemment Terran Orbital et Maxar ont signés de nouveaux contrats pour des lancements en orbite basse.
Côté européen, la principale annonce est celle du vote quasi unanime en faveur du développement en orbite basse de la constellation IRIS. L’objectif est de ne plus dépendre uniquement d’un système étranger de communication. La constellation devrait compter environ 170 satellites.
Credit: SpaceX
https://spacekiwifr.wordpress.com/2023/02/27/les-news-du-new-space-un-an-de-guerre/
Mission VV22 : La commission d’enquête livre ses conclusions sur l’incident
Le 20 décembre 2022 Arianespace annonçait la perte de la mission Véga C peu après son lancement. La commission d’enquête indépendante vient de rendre son rapport. Elle formule notamment une série de recommandations visant à rétablir la confiance vers les lanceurs Véga et Véga C. Le plan de retour en vol établi vise un lancement pour fin 2023.
La fusée Vega-C au décollage. // Source : ESA – M. Pedoussaut