Le ciel du mois : Novembre 2022

Evénements

Sauf nouveau problème technique ou météo, la fusée SLS-Orion doit rejoindre son pas de tir pour effectuer son premier vol au titre de la mission Artemis 1 autour de la Lune. Le lancement est prévu le 14 novembre à partir de 06h CET, pour un retour sur Terre de la capsule le 11 décembre après une trajectoire complexe de 25 jours. Deux reports sont possibles les 16 et 19 novembre.

Pléiades Neo est une constellation de quatre satellites d'observation optique de la Terre fournissant des images avec une résolution de 30 centimètres, développée par Airbus Defence and Space. Ces satellites prennent la suite de la série des Pléiades 1A et 1B lancés en 2011 et 2012 ; ils sont opérés par la filiale Airbus DS Geo (anciennement Spot images) chargée de commercialiser les données produites. Les premiers satellites de la nouvelle constellation, Pléiades Neo 1 et 2, ont été mis sur orbite en avril et en août 2021 par deux lanceurs Vega. Ces satellites circulent sur une orbite héliosynchrone à une altitude de 620 km. Une version plus puissante du lanceur, Vega C, doit décoller le 25 novembre à 01h47 GMT depuis le centre spatial guyanais pour installer les deux derniers satellites Neo 3 et 4 à leur poste d’observation. Ce sera le deuxième vol de cette version après un premier vol réussi en juillet.

La station orbitale chinoise Tiangong est à présent complète avec l'amarrage réussi du module Mengtian le 31 octobre. Un nouvel équipage de trois taïkonautes est prévu pour rejoindre la station à bord d'un vaisseau Shenzhou le 29 novembre.

Le 29 novembre également, une fusée SpaceX Falcon 9 lancera le premier atterrisseur lunaire commercial pour ispace, une société basée au Japon qui développe une série d'atterrisseurs lunaires robotiques. Le premier atterrisseur, appelé ispace Mission 1, a été assemblé en partenariat avec ArianeGroup et doit alunir dans la région de Lacus Somniorum ; il devra alors démontrer le fonctionnement du système de déploiement de rovers qui seront embarqués sur la deuxième mission en 2024.

Les Rencontres du ciel et de l'espace organisées par l'Association française d'astronomie et la Cité des sciences et de l'industrie auront lieu à Paris les 11, 12 et 13 novembre 2022. Cette grande réunion biennale de l’astronomie comprend des conférences, des forums techniques pour les astronomes amateurs, une foire au matériel, des spectacles au planétarium et autres ateliers. Inscriptions sur le site www.afastronomie.fr

Ephémérides

Une éclipse totale de Lune se produira le 8 novembre, visible seulement depuis l’Océan Pacifique, l’extrême-Orient et l’Amérique du Nord.

Vénus et Mercure commenceront à réapparaître à l’ouest en fin de mois, après le coucher du Soleil.

La planète Saturne se couchera à l’ouest vers 23h ; en revanche Jupiter, Mars, Uranus et Neptune seront visibles toute la nuit. De plus, Uranus sera à l’opposition le 9 novembre avec un diamètre apparent maximum (3,8 minutes d’arc, magnitude 5,6) : c’est la bonne période pour l’observer. Mars atteindra un diamètre de 17' en fin de mois avant l'opposition du 8 décembre.

La planète naine Céres qui orbite entre Mars et Jupiter à 2,77 UA du Soleil « traversera » le triplet du Lion du 6 au 8 novembre, observable entre 3h et la fin de nuit. D’un diamètre de 950 km, elle est encore loin de l’opposition prévue le 21 mars 2023 : sa magnitude de 8,7 est assez faible. Son déplacement apparent sur la voute céleste de 22’ par jour peut facilement être mis en évidence.

Le maximum de l’essaim des Léonides sera atteint le 17 novembre, avec une moyenne de 10 étoiles filantes par heure. Il s’agit du sillage de la comète 55P/Temple-Tuttle dont la période est de 33 ans. La Lune ne sera pas gênante pour l’observation en première partie de nuit.

Le 20 novembre entre 5h39 et 6h02 (depuis Ajaccio) se produira une occultation de l’étoile double Porrima (Gamma Virginis) par la Lune dans le sud-est, à une hauteur de 29° au-dessus de l’horizon. La Lune dans ses derniers jours ne devrait pas être trop brillante et la lumière cendrée sera bien visible.

Observation / les objets du mois

La nébuleuse Californie NGC1499 est une grande nébuleuse en émission située dans la constellation de Persée. Elle a été nommée ainsi car sa forme ressemble approximativement à celle de l'état de la Californie sur les photographies à longue pose. D'une longueur d'environ 70 années-lumière, NGC 1499 s’étire sur près de 3°, à 1500 AL du système solaire.

La galaxie du fantôme M74 est une belle galaxie spirale située dans la constellation des Poissons, à environ 29 millions d’AL de notre Voie lactée. Bien que peu lumineuse, elle a été découverte par l'astronome français Pierre Méchain en 1780 puis observée par Charles Messier qui l'intégra dans son catalogue quelques semaines plus tard.

M74 vue par Hubble (crédit NASA)

L’amas ouvert des Pléiades (M45) est bien visible à l’œil nu, au dessus de la constellation du Taureau dans l’axe Sirius-Orion-Aldebaran. Dans la mythologie grecque les Pléiades sont sept sœurs, filles du titan Atlas et de l’océanide Pléioné ; pourchassées par Orion, elles ont été transformées en colombes par Zeus puis placées dans le ciel. En réalité, l’amas comporte plusieurs milliers d’étoiles qui éclairent un nuage de gaz et de poussières révélé par la photographie.

La galaxie du sculpteur NGC253 a été découverte par Caroline Herschel en 1783 ; située 25° sous l'équateur céleste dans la constellation du Sculpteur, elle n'est visible qu'en novembre et décembre sous nos latitudes. Cette galaxie spirale assez proche à 10,5 millions d'AL présente un fort taux de jeunes étoiles. C’est un bel objet du ciel austral, tout comme la galaxie du moulinet du sud NGC300 située 12° en dessous.

Un peu au-dessus, dans la constellation de la Baleine, nous trouvons la nébuleuse du crâne NGC246. Agée de 8000 ans, elle paraît petite (4’) et peu lumineuse (magnitude 10) en raison de son éloignement à 1600 AL ; un filtre OIII est conseillé pour l’observer. L’astre central est un système de deux étoiles tournant l’une autour de l’autre en 70 ans, la moins lumineuse étant la naine blanche issue de l’étoile qui a engendré cette nébuleuse planétaire.

Photo NASA/JPL

Deux étoiles multiples remarquables sont à signaler :

Iota trianguli nous est éloignée d’environ 200 AL avec deux composantes, l’une rouge, l’autre jaune de magnitudes +5,4 et +6,5 qui sont séparées de 4 secondes d’arc. Chacune d’elles est une binaire spectroscopique.

Mesarthim (Gamma arietis) dans le Bélier est une étoile binaire dont les composantes sont séparées par 7,7 secondes d’arc. Ces deux composantes sont des étoiles blanches de type A de la séquence principale et ont une magnitude apparente de +4,7 et de +4,8. La période orbitale de la binaire est supérieure à 5000 ans.

Bon ciel à tous !

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